Les Projets pour l'Avenir

             Feu vert pour le programme nucléaire britannique. En octobre 2013, le gouvernement britannique et le géant français de l'électricité, allié aux groupes chinois CGN et CNNC, ont officialisé un accord portant sur la construction de deux réacteurs nucléaires à eau pressurisée (EPR) de troisième génération du groupe français Areva à Hinkley Point, dans le sud-ouest de l'Angleterre. L'investissement est chiffré à près de 19 milliards d'euros. Le projet assure en effet EDF d'un prix garanti pendant 35 ans pour l'électricité produite par la centrale de Hinkley Point C. Ce prix a été fixé à 89,50 livres par mégawattheure si EDF décide par la suite de poursuivre son projet de construction de deux autres EPR  à Sizewell  (Est de l'Angleterre). Dans le cas contraire, il s'élèvera à 92,5 livres. Le projet prévoit aussi une garantie publique de l'Etat britannique aux emprunts réalisés par EDF pour construire la centrale. Le projet de Hinkley Point C  s'inscrit dans le cadre du renouvellement du parc nucléaire britannique vieillissant, auquel les travaillistes avaient donné leur feu vert en 2008. Le gouvernement conservateur de David Cameron avait confirmé cet objectif après la catastrophe nucléaire de Fukushima, au Japon, en 2011. L'objectif initial était d'avoir un nouveau réacteur nucléaire en 2018, mais en raison du retard pris dans les discussions avec EDF, la mise en service de la centrale de Hinkley Point C  est désormais prévue pour 2023. Aujourd'hui, le Royaume-Uni compte 10 centrales nucléaires abritant 19 réacteurs, assurant 20% de l'électricité du Royaume. 

 

  • Le projet ITER

ITER rassemble des scientifiques du monde entier autour d'un objectif ambitieux: maîtriser l'énergie issue de la fusion de l'atome pour répondre aux besoins énergétiques des générations futures. ITER est une expérience scientifique majeure, conçue pour démontrer que la fusion est une source d'énergie viable et pour recueillir les données nécessaires à la conception puis à l'exploitation de la première centrale de fusion capable de produire de l'électricité. Une fois mis en service en 2016, le réacteur sera le plus gros Tokamak jamais réalisé: il doit apporter la démonstration physique de la fusion confinée et stabilisée par confinement magnétique, ce qui lui permettra de produire, pendant quelques minutes, dix fois plus d'énergie qu'il n'en consomme. Formulée en 1985, l'idée d'une coopération internationale autour de ce projet a abouti à la signature de l'Accord ITER par la Chine, l'Union européenne, l'Inde, le Japon, la Corée, la Russie et les Etats-Unis. Les Membres d'ITER Organization supporteront le coût du programme tout au long des dix années de la phase de construction, puis pendant les vingt années de la phase d'exploitation qui précédera le démantèlement. La construction de l'installation ITER est en cours à Cadarache, près d'Aix-en-Provence, dans le département des Bouches-du-Rhône (France). Sur le territoire de chacun des Membres d'ITER, l'industrie est dès maintenant à l'oeuvre pour produire les éléments de la machine. Il s'agit de fabriquer plus d'un million de pièces différentes pour le seul Tokamak. Le niveau de coordination qu'exige une telle entreprise constitue déjà, en soi, un nouveau modèle de coopération scientifique.

 

  • La réaction de Fusion

A l'origine de la fusion nucléaire, il y a la rencontre de deux noyaux légers chargés positivement. Le mariage de ces deux noyaux donne naissance à un noyau plus lourd et s'accompagne d'une très forte libération d'énergie. La réaction de fusion la plus accessible par l'homme est la réaction impliquant le Deutérium et le Tritium. Ces deux noyaux légers, en se fondant l'un dans l'autre vont former un noyaux plus lourd: l'Hélium. Cette réaction de fusion n'est pas facile à obtenir car il faut pouvoir rapprocher deux noyaux chargés positivement. Pour que ces noyaux puissent fusionner. On doit les porter à très haute température, de l'ordre de 100 millions de degrès. Dans le coeur du soleil, au sein duquel règne une chaleur de l'ordre de plusieurs dizaines de millions de degrès, des réactions nucléaires de fusion se produisent. Ces réactions sont différentes de celle impliquant le Deutérium et le Tritium. Voici l'équation de la fusion de deux isotopes de l'hydrogène en  hélium :

  • Les réacteurs des années 2050 sont déjà en cours de conception: il s'agit de la Quatrième Génération (Les réacteurs du futur)

La quatrième génération, prévue pour 2030, marquera, elle, une véritable rupture technologique, notamment en termes de gestion du combustible (nucléaire "durable"). Elle comprendra des réacteurs à neutrons rapides (RNR, sans modérateur). Ceux-ci ont des caractéristiques très particulières: ils peuvent produire davantage de plutonium qu'ils n'en consomment (à condition de fonctionner en mode "surgénérateur") et peuvent être utilisés comme incinérateurs de déchets (transmutation de déchets à vie longue en déchets à vie courte). La quatrième génération comptera également des réacteurs à très haute température (plus de 1000°), permettant des utilisations industrielles diversifiées. 

 MSR (réacteur à sels fondus)

MSR (réacteur à sels fondus)

 

VHTR (réacteur à très haute température,à caloporteur gaz)